Le clochard qui était déjà riche

Un clochard se tenait devant la galerie marchande. Il avait l’air très pauvre et bien souvent les gens pris de pitié se baissaient jusqu’à son chapeau et y glissaient quelques pièces. Ce qui faisait rire le canard tout au fond de lui-même de voir qu’il s’enrichissait un peu plus à chaque minute. Car ce clochard, habillé d’une vieille redingote rouge, et d’un manteau troué très sale qu’il avait trouvé dans des vieilleries, n’était autre que Picsou lui-même.

Hors personne n’ignore que Picsou est le canard le plus riche du monde, ce qui n’a pas changé depuis qu’il est venu s’installer dans le notre. Cela ne l’empêchait pas de vouloir toujours gagner plus et pour cela d’utiliser des subterfuges tel que se déguiser en misérable clochard.

Si Picsou avait utilisé la merveilleuse recette des savants Castor père & fils, c’était bien parce qu’il allait pouvoir s’enrichir de plus en plus puisque d'autres portes s'ouvraient à lui, des portes qui lui étaient fermés quand il était coincé dans sa petite Bande dessinée.
Amasser toujours plus d’argents c’était ce qu’il aimait le plus, et il n’allait donc pas faire une croix sur une telle opportunité. Pouvoir visiter un autre monde, c’était l’occasion de faire de nouvelles découvertes qui le conduirait certainement à gagner plus, beaucoup plus d’or.
S’il avait su, il aurait proposé l’idée à Géo Trouvetou avant, mais il était trop occupé à faire reluire ses merveilleux sous et n’avait pas imaginé qu’il y ait d’autres univers que le sien.
Mais maintenant grâce à Castor père & fils, le mal était réparé.

Bref il en était là, et aujourd’hui avait décidé d’utiliser une de ses stratégies qu’il avait parfois mises en place à Canardville, si ça fonctionnait là bas, pas de raison que ça échoue ici. Et il avait eut raison, les gens généreux n’hésitaient pas à donner quelques sous à un pauvre clochard miséreux. Profiter de la naïveté des gens ne lui semblait pas mauvais du tout, après tout n’était-ce pas à eux de ne tout simplement pas se faire avoir ? Et puis, dans un sens Picsou rendait services à ses personnes, il les aidait à se débarrasser de leur petite monnaie.
Vous savez ses petites pièces qui ont tellement peu de valeur que vous ne savez plus quoi en faire ? Et bien pour le riche canard elles avaient beaucoup d’importance. Car peu importe sa valeur, une pièce reste toujours une pièce. Et n’oublions pas qu’il avait fait sa richesse autour d’un seul sou (son précieux sou fétiche).

*Oh mes petits sous, mes chers petits sous, allez venez venez, rendez moi riche*

Perdu dans ses pensés joyeuses de voir son chapeau se remplir de sous, il n’aperçut pas tout de suite la bête jaune qui trainait par là.
C’est en relevant les yeux pour distinguer si d’autres personnes approchaient, qu’il remarqua enfin l’étrange animal qui semblait se balader.
Les yeux de Picsou se changèrent en dollar instantanément. Quoi que fut-ce cet animal, il allait sûrement lui rapporter de l’or.

Il prit cependant son mal en patience, attendant que la bestiole s’approche…

Quant à Pikachu, lui il se promenait. Enfin ce n’était pas le terme exact pour déterminer la présence de la souris électrique devant la galerie marchande. En réalité, il ne se promenait pas, il cherchait son maître. Ensembles ils avaient essayé la recette des Castor père & fils pour voir s’il y avait vraiment d’autres mondes au-delà des régions de Kantô, Johto, Hoenn et toutes les autres régions. Et apparemment, c’était vrai. La preuve, si cette recette n’avait été qu’un canular, Sacha et Pikachu seraient restés dans leur monde. Mais ensuite après avoir découvert un peu ce nouveau monde et constater qu’il y avait de drôles de Pokémons qui ne parlaient pas, la question du dresseur et de son Pokémon avaient été : « Comment retourner dans notre monde ? ». Ainsi, ils s’étaient mis en quête pour chercher leur chemin.

Mais à cause de certaines raisons un peu spéciales et inhabituelles – pour eux -, qui mélangeait un « métro » et un « Interdiction d’emmener des animaux dans les métros » et une foule bousculant Sacha qui avait un ticket loin de son Pokémon…Pikachu et son dresseur, furent séparés l’un de l’autre. Imaginez le choc d’un Pokémon se séparant de son dresseur – et vice et versa -…. Ainsi, la souris électrique se retrouva toute seule, sans Sacha. Parfois ça lui arrivait de se retrouver sans lui, mais à chaque fois ça lui faisait le même choc. Et la pauvre petite souris électrique commença à errer dans les rues, entrain de se demander où son dresseur pouvait être… Marchant avec ses petites pattes, les oreilles quelques peu baissées et la queue allant à gauche ou à droite à chaque fois qu’il faisait un pas. La plupart des gens le regardaient bizarrement, mais lui il ne regardait personne, il repensait surtout à son maître et s’inquiétait énormément pour lui… Qu’était-il entrain de faire en ce moment ? S’il se faisait agresser ? Certes il avait les autres Pokémons sur lui, mais… Enfin bref, Pikachu s’inquiétait comme une mère s’inquiétait pour son enfant. Sauf que lui, il s’inquiétait pour son dresseur.

- Pika pikachu pika…

Avait-il finit par déclarer en arrivant près de la galerie marchande, à quelques mètres du clochard qui faisait la manche. Cela signifiait « il faudrait que je trouve de l’aide pour trouver Sacha », sauf que seul lui et les autres Pokémons pouvait comprendre. Ainsi, quand il releva la tête pour voir s’il y avait des gens autour de lui, il aperçu le clochard, et se demanda s’il pouvait lui faire comprendre sa phrase que personne ne pouvait comprendre. Il pouvait toujours essayer.

Avec un air de celui qui a vraiment perdu son chemin, il se planta juste en face du clochard et dit :

- Pikachu pika ! Pika pi ! Pikaaa, Pikachu ! Pikaa ?

D’abord il se présentait, ensuite il annonçait qu’il avait besoin d’aide et demandait au clochard s’il pouvait l’aider… Maintenant, qu’allait comprendre celui-ci ? Et pourquoi n’avait-il pas l’air d’être un humain ?

Tandis que Picsou rêvait déjà de millions à ajouter à ses milliards, la bête jaune s'approcha de lui et commença à lui parler dans un langage incompréhensible.
Etait-ce un alien? Ou une nouvelle sorte d'animale? Un truc échappé d'un livre? Peu important au canard, il était persuadé qu'un truc pareil vaudrait très très très cher, et que les scientifiques s'arracheraient les cheveux pour pouvoir l'enfermer dans leur laboratoire.

*Quelle bonne opportunité, il faut que cette bestiole me suive !!*

Picsou, donc, essaya de se lier d'amitié avec l'animal -décidant de le décrire comme ça.

- Bonjour toi.

Le canard tendit une main à l'autre pour lui serrer ce qu'il aurait appeler une patte. Puis il se présenta :

- Je me présente, je suis Balthazar Picsou.

Pendant un moment il eut peur que la bestiole connaisse sa renommée de canard super riche, mais il se dit que c'était fort peu possible puisque de toute façon il ne venait pas de se monde, et que les animaux ne pouvaient sûrement pas lire les bandes dessinés. Il continua donc d'un ton très sûr, et faussement doux :

- Je ne comprends pas ce que tu me dis, mais si tu veux tu peux venir avec moi on trouvera peut-être un traducteur?

Il n'avait plus qu'à attendre que la bestiole tombe dans son piège. Enfin il espérait bien qu'elle avait compris ce qu'il venait de raconter, et qu'il ne devrait pas essayer de communiquer avec des gestes et signes bizarres, et ses sons "pika pika", ça serait bien trop loufoque pour le canard qu'il était.
Même si au pire, il était prêt à paraître fou juste pour quelques sous de plus. Après tout jouer au clochard ne le dérangeait pas outre mesure, alors pourquoi pas se dandiner dans tous les sens pour parler à une bête qui valait de l'or?

En attendant la réponse, Picsou échaffaudait des plans de capture.
L'animal en confiance le suivrait, il ne fallait donc pas le brusquer en le capturant sur place, de plus il fallait faire attention que d'autres n'essaient pas de de l'attraper avant Picsou. C'est pourquoi l'emmener dans son coffre et ne plus la relâcher semblait être la meilleure idée. L'autre irait avec lui, persuadé de trouver un traducteur, et finalement se retrouverait entre quatre murs à devoir attendre bien sagement qu'on propose le meilleur prix à Picsou pour sa vente.
Quelle merveilleuse idée il avait. Il pourrait se vanter d'être un canard de génie, et Donald serait bien obligé de reconnaître que son cher oncle était le meilleur. Bien que ce que pense son neveu soit ses dernières préoccupations, si celui-ci se mettait à l'admirer, il serait plus simple de s'en servir comme employé non payé - un esclave quoi.

Bref il cessa de réfléchir quelques instants pour écouter la réponse de l'animal

Pikachu priait vraiment intérieurement pour que le mendiant le comprenne. Même s’il savait parfaitement qu’il n’y avait presque aucun espoir. Pourquoi fallait-il que les êtres qui n’étaient pas des pokémons ne comprennent pas le langage des pokémons, mais que les bêtes capturables par des poké-ball puissent comprendre le langage humain ? C’est alors que le mendiant – enfin ce qui y ressemblait – le salua et lui serra sa patte jaune. Peut-être avait-il compris le message ? Cet humain était-il plus intelligent que les autres ? Et déjà l’être en face de lui était-il un humain ? La souris jaune en doutait beaucoup. Il se présenta comme étant Balthazar Picsou. Quel étrange nom que voilà. Il n’avait jamais entendu un seul humain s’appeler comme ça. Avant que Pikachu ne puisse se présenter, l’inconnu parla du fait qu’il ne comprenait pas ce que disait le pokémon, ce qui ne l’étonna pas, et le désola, mais parla d’un traducteur. Alors comme ça ce mendiant si étrange avait un traducteur pour permettre aux gens de comprendre le langage des pokémons tel que Pikachu.

- Pika pi !

Fut la première exclamation que la bestiole jaune eut. Ne se méfiant même pas de cet inconnu, persuadé que celui-ci allait lui retrouver son dresseur qu’il aimait tellement…Que pensait Sacha en ce moment ? Etait-il malheureux de ne pas avoir son pokémon préféré – enfin d’après lui – à ses côtés ? Pikachu s’inquiétait vraiment pour le jeune garçon, et il fallait vite qu’il le retrouve. Ainsi, il décida de suivre l’espèce de mendiant qui ressemblait à un psychokwak blanc. Ne se méfiant même pas. Et puis à quoi bon ? Si cet inconnu tentait de lui faire du mal, il n’aura qu’à balancer une attaque éclair et le tour était joué, il en profiterait ensuite pour s’enfuir et on en reparlerait plus.

- Pikachuuu !

Cela signifiait qu’il voulait bien suivre le mendiant, mais pour que celui-ci le comprenne, il décida alors de tendre sa main, ou plutôt sa patte jaune, l’air de dire « allons y je te suis ». Après si le psychokwak – s’il en était un – ne le comprenait pas, il réessaierait de se faire comprendre. Dans le cas où l’inconnu le comprendrait, il ne resterait plus qu’à le suivre tranquillement en se disant que bientôt il retrouverait Sacha. Un mendiant sa doit bien connaître la ville et ses potins par cœur, non ?

Picsou ne comprenait toujours pas l’animal jaune, cependant ,lui, semblait avoir saisit ce qu’il avait dit, puisque ce dernier lui faisait signe avec sa patte, et il ne fallait pas bac +10 en langage des signes pour comprendre que la bête jaune essayait de lui dire « je vous suis ». Le canard en fut ravie.
Il compta les sous qu’il avait gagné dans la journée, puis les rangea dans son porte monnaie qu’il cacha dans son haut de forme. Ensuite il enleva le manteau qui le faisait passer pour un clochard, le plia et le rangea dans son sac –orné d’un énorme dollar-, qu’il avait caché derrière lui.
Enfin il s’épousseta, essuya ses lunettes, et fin prêt il s’adressa à l’animal.

- Je suis prêt, suis moi.

Le canard avança donc à petit pas dans la galerie marchande afin de quitter le bâtiment, vérifiant bien que la bête jaune le suive.

- Le chemin peut te paraître un peu long, mais tu ne seras pas déçu.

Non, il ne serait pas déçu, et Picsou non plus d’ailleurs. Surtout Picsou d’ailleurs. Il se retenait de frotter ses mains et de laisser ses yeux se transformer en dollars, il ne fallait surtout pas qu’il éveille les soupçons, sinon son magot allait lui échapper.
Picsou traversa la ville, s’arrêtant quelques fois pour être bien sûr que l’animal soit toujours là, le questionnant sur sa fatigue, s’il pouvait toujours marcher, si tout allait bien.

Ce n’était pas dans les habitudes du canard de se soucier de la santé des autres, mais pour une fois il se permettait d’user un ton mielleux et doucereux afin que l’autre ne se méfie pas, qu’il soit toujours plus en confiance. Qu’il prenne Picsou pour un canard aimable, respectueux et pas du tout fan de sous, ni ronchons, bref qu’il le prenne pour ce qu’il n’était pas.
Le vil canard manipulateur attiré par le son des monnaies sonnantes et trébuchantes continua son chemin suivit donc de la petite bestiole, et bientôt ils atteignirent la campagne, ils étaient presque arrivé.

Picsou avait préféré faire réinstallé un coffre dans ce monde-ci, et il l’avait fait construire au dessus d’une énorme colline en campagne, cet endroit lui rappelant fortement celui de chez lui. Il avait aussi fait installé des barrières autour, et des pièges, pas la peine de se faire voler son argent par les voleurs de cet univers, il avait déjà assez du mal à échapper aux Rapetou ou à miss Tick dans le sien.
Bref ils arrivèrent enfin devant le coffre et Picsou s’arrêta.

- Voici où j’habite, à l’intérieur nous trouverons ce que nous avons besoin : un traducteur. Ainsi tu pourras m’expliquer qui tu es et ce que tu fais ici.

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